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Article paru dans le numéro de MARS du 

LFO MAG, Le magazine mensuel de la Ligue de Football d’Occitanie

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Depuis le 1er Février Dernier, Eddy ETAETA est le nouveau conseiller Technique Régional à la formation de la Ligue de Football d’Occitanie, tandis que Bertrand DELAS, également CTR de la Formation, en est le responsable pédagogique.

Les deux hommes ont commencé à travailler sur les installations de la LFO à Castelmaurou et, on le verra, le chantier est vaste.

Nous vous avions présenté il y a quelques mois Bertrand DELAS, c’est aujourd’hui au tour du plus Tahitien des Cadres Techniques, ancien Sélectionneur de Tahiti lors de la Coupe des Confédérations au Brésil en 2013.

Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Eddy Etaeta, j’ai 49 ans, je suis marié avec une jolie « Vahiné » polynésienne qui se prénomme Heitiare, j’ai deux garçons, Kaiona (22 ans) et Kehau (15 ans)… Je suis installé depuis juillet 2015 dans votre belle région et plus particulièrement dans la commune de L’Union.

Quel a été votre parcours footballistique (joueur) ?
J’ai joué dans deux clubs de DH à Tahiti, dont un club de cœur, de formation on va
dire, l’AS Central Sport et un club pour le palmarès sportif, l’AS Venus. Et j’ai fait un
essai à l’AJ Auxerre en 1986 après la Coupe Nationale des cadets.
J’ai également disputé des matchs internationaux avec la sélection nationale, puisque
le statut particulier de la Ligue de Polynésie Française nous permet de disputer des éliminatoires de la coupe du monde en zone Océanie.

Vous êtes originaire de Tahiti, quelles  étaient vos fonctions sur place ?
Effectivement, je suis originaire de Tahiti, j’étais d’abord enseignant dans une école
primaire de Papeete, puis cadre technique fédéral à la Ligue de Polynésie Française
depuis février 2000.
Nous étions trois cadres techniques pour animer la politique technique fédérale dans le développement du football d’animation (club, écoles…), dans la formation des éducateurs et dans le développement du football d’élite.
Je rappelle pour ceux qui ne connaissent pas trop la Polynésie Française, que ce sont
118 îles réparties sur 5 archipels sur une superficie de 5 000 000 km², aussi vaste
que l’Europe !
Je me rappelle que le plan de développement technique était assez complexe, que
tout était à construire avec des particularités ou des spécificités dans chaque archipel… Des conditions complexes et extrêmes quand tu dois prendre les petits avions ou
les petits bateaux pour se déplacer d’île en île…. Mais ô combien très enrichissantes
sur le plan humain et sportif quand on voit les résultats par la suite :

• de 7000 à 19 000 pratiquants
• Formations fédérales dispensées dans les 5 archipels
• 3 sessions de formations BEES 1er degré (de l’époque)
• 5 sections sportives football dont 2 Élites
• Développement de la pratique diversifiée (futsal, beach soccer…)
• 1ère participation à une phase finale d’une coupe du monde U20 2009 en Egypte
• Champion d’Océanie en 2012 avec une qualification à la Coupe des Confédérations au Brésil en 2013
• 2 fois vice-champion du monde de Beach Soccer en 2015 et en 2017
• 2ème participation à une phase finale de la Coupe du Monde U19 en Pologne Mai 2019

J’avais aussi des missions avec la Confédération Océanienne de Football,
principalement dans la formation des éducateurs des pays anglophones (Nouvelle
Zélande, Fidji), puis une mission avec la FIFA en faisant partie de l’équipe technique
pour l’analyse de la Coupe du Monde U20 en Colombie 2011.
Je laisse derrière moi de très bons moments vécus avec cette participation à la Coupe des
Confédérations au Brésil en 2013 comme sélectionneur de l’équipe nationale…mais
le dicton le dit très bien, « ne jamais vivre sur son passé, et continuer d’avancer».

Pourquoi êtes-vous venu en France ?
Connaissant un peu la France par mes missions de Cadre Technique, nous avons
décidé, ma femme et moi, de prendre une année de disponibilité professionnelle,
pour s’ouvrir à d’autres choses, à d’autres perspectives, s’enrichir humainement,
culturellement…etc, mais aussi donner des opportunités à mes deux garçons dans
leurs parcours scolaires et professionnels. Aujourd’hui, ma petite famille s’épanouit bien, nous avons appris la vie occitane, les expressions types chocolatine… et l’accent du sud !!! 

Depuis combien de temps êtes-vous à Castelmaurou ?
L’aventure a commencé avec Pascal Despeyroux, CTD de Haute-Garonne qui m’a sollicité sur des modules de CFF dans son district. Puis Phillipe Dumas, le DTR de la Ligue Midi-Pyrénées, m’a proposé d’intervenir sur quelques modules du BMF dans l’année 2016 et, par la suite, en accord avec le Président Charrançon, ils m’ont contracté pour l’IR2F en intervenant dans les sessions de recyclage, de BEF. En plus de ces personnes, je tiens d’ailleurs à remercier tout le personnel qui m’a super bien accueilli, les membres du conseil de ligue et tous les collègues CT.

Pourquoi avoir choisi de devenir cadre technique ?
Un choix pas si simple à prendre… Avec la fusion, la réorganisation de la nouvelle
Ligue, les attributions de quelques postes de Cadre Technique, une meilleure connaissance des clubs de la région, des éducateurs, des particularités culturelles et humaines,
avec le soutien du nouveau président, Jean-Claude Couailles, ainsi que les membres du
conseil, du Directeur Technique Régional Yvan David et de la DTN, j’ai tout naturellement postulé comme CTR à la formation pour ces 10-15 prochaines années dans la région d’Occitanie

En quoi consistent vos nouvelles fonctions ?
Actuellement, avec Bertrand Delas, CTR Formation et responsable pédagogique, un
homme assez brillant dans le métier, nous poursuivons sur les formations professionnelles – BMF, BEF, la VAE, les recyclages…
Pour la saison prochaine, nous allons mieux définir ou répartir nos missions à chacun,
d’ailleurs les rubans pédagogiques BMF – BEF et les calendriers sont pratiquement
finalisés.
D’autres projet de formation sont en réflexion, nous préférons en discuter en interne avec les membres de l’Equipe Technique Régionale. Je pense qu’il est important de tenir compte des besoins, des particularités des districts, des clubs tout en respectant le cahier des charges et des préconisations de la DTN.

Quelles différences faîtes vous entre le football à Tahiti et en métropole ?
Je répondrai de suite les infrastructures, nous n’avons pas sur Tahiti de très belles installations sportives ou de très bons terrains de foot…et évidemment le nombre de
clubs, de licenciés plus importants, qui font un nombre de matchs plus conséquents et
plus rythmés chaque week-end…
La Polynésie Française souffre de l’isolement sportif puisque nous sommes loin
des grands continents, des grands pays… mais surtout l’étendue de notre superficie et l’éloignement de nos îles ne facilitent pas les échanges sportifs, les compétitions
entre clubs. Détecter, réunir les meilleurs jeunes, former nos éducateurs sont des
contraintes permanentes …Malgré tout, on ne s’en plaint pas trop, le football est avant
tout un plaisir et une pratique sociétale.

Comment appréhendez-vous les formations au sein de la Ligue de Football d’Occitanie ?
A l’IR2F de la Ligue d’Occitanie, nous avons une très belle équipe compétente, dévouée et au service des clubs… Avec le président Jean-claude Couailles, le DTR Yvan David et le CTR Bertrand Delas, nous avons des enjeux pour maintenir et développer l’activité de
formation à tout niveau et de proximité.
Avec cette nomination de CTR de Formation, je suis conscient du chantier à mener, et je
n’ai pas crainte du travail… Mais c’est avant tout une équipe pédagogique, c’est avec
l’ensemble de l’ETR que nous devons travailler en harmonisation, 1 équipe = 1 éducateur formé, c’est notre leitmotiv.
Avec 170 000 licenciés pour 1400 clubs, nous avons une moyenne de 3500 éducateurs formés par an pour 220 formations de proximités sur une étendue géographique
de 73000 km2. C’est tout de même un bon résultat de la part des Cadres Techniques.
Il faut certainement étendre la formation et la certification de proximité, répondre aux
contraintes du statut des éducateurs (avec le label), proposer des modules spécifiques
dans chaque secteur en fonction de la demande, diversifier les offres BMF voir BEF, conventionner avec les universités pour mettre en place le BMF… etc, ce sont autant de
pistes et un vaste chantier que nous pourrons mener pour ces prochaines années.

Qu’avez-vous envie de dire aux clubs et aux éducateurs de la LFO ?
Simplement de les féliciter pour le temps qu’ils donnent au service de leurs licenciés, de leurs clubs, de les encourager à poursuivre dans leurs démarches du volontariat, dans l’accompagnement pour la structuration du club, dans la formation continue des éducateurs. Nous sommes tous différents par nos origines, nos cultures, nos expériences de vie et sportive mais nous avons toujours à apprendre des uns et des autres. Le football
est un sport qui rassemble, qui se partage et qui doit véhiculer des valeurs.

Propos recueillis par Patrick Boudreault

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