Coupe de France : L’Occitanie orpheline mais …

Publié le 05/02/2018

Voilà, on n’en parle plus. Ou plutôt, si, on va en parler, longtemps et longtemps. La Ligue d’Occitanie (LFO) n’a plus de club amateur engagé dans l’aventure Coupe de France. Mais ses deux derniers représentants,le Canet-en-Roussillon FC (N3) et l’US Colomiers (N2), sont tombés, mardi 23 janvier, avec les honneurs dûs à la qualité de leur football, en 16e de finale d’une compétition qu’ils n’avaient jusqu’alors pas fréquentée !

 

Même si les miracles peuvent exister, on se doute que des « petits » clubs comme ceux-ci n’auraient sans doute pas gagné une Coupe de France promise depuis quelques années aux budgets à volonté… Mais la façon dont les Catalans et les Toulousains ont été éliminés, après avoir fait trembler deux clubs pros, Caen (L1) en Roussillon et Sochaux (L2) à l’ombre d’Airbus, mérite le respect. 

Car ces deux équipes, et avec elles l’AS Fabrègues, éliminée en 32e de finale par Bourg-en-Bresse (L2) 2-1 après prolongation, n’avaient jamais atteint ce tour du début de janvier où les fantasmes apparaissent en même temps que les grosses écuries de la Ligue 1.

Nos trois derniers représentants ont allègrement franchi le cap, en se payant des plus gros qu’eux comme l’AC Ajaccio (L2) et Rodez (N1) ou en faisant trembler Bourg-en-Bresse (L2), So- chaux (L2) et Caen (L1). Chapeau bas, messieurs.

Du jamais fait jusqu’alors, mais du très bien fait, qui doit aiguiser les appétits de ces trois clubs qui ont pris le parti de travailler sur le long terme.

 
La formation columérine

On pense notamment à Colomiers, leader de son groupe en National 2, animateur de ce parcours méritant en Coupe de France, et invaincu jusqu’à mardi soir depuis 15 rencontres toutes compétitions confondues depuis la fin septembre.

Ce sont autant de résultats qui récompensent enfin et mettent enfin en lumière le travail de formation entrepris depuis de très longues années à l’USC, dans l’ombre des pros du TFC et des rugbymen. Avec sa moyenne d’âge de moins de 22 ans et une très grosse majorité de joueurs formés au club, l’USC a un bel avenir en perspective, d’autant que l’effet Coupe de France n’aura pas de conséquences néfastes en banlieue toulousaine. L’argent gagné y sera en effet exclusivement réinvesti dans les structures du club, comme l’explique Patrick Delacroix, le président, quand il dit que « nous avons une place à conquérir, non pas pour supplanter le rugby, mais pour installer durablement le club en profitant d’une visibilité bien plus grande ».

 
L’ambition canetoise

La concurrence du rugby, le Canet-en-Roussillon FC l’endure depuis longtemps. Et pourtant. Le district des Pyrénées-Orientales compte 10500 licenciés, contre 7000 au rugby. Perpignan a longtemps évolué en Ligue 2, au moins quatorze saisons jusqu’en 96-97, y compris quand il a fusionné avec… Canet et visé la montée dans l’élite.

Le résultat, tout le monde le connaît. Le ballon rond s’est fait tout petit, et le CRFC a rebâti en profondeur, remontant en National 3 cette saison et désireux de goûter le plus rapidement possible au National 2, ce que sa troisième place actuelle l’autorise à envisager.

À moyen terme, le football catalan lorgne sur le National 1, histoire de redorer le blason d’un département entier, certes tourné vers son voisin géant de Catalogne, le FC Barcelone, mais qui s’est montré très présent auprès de l’équipe de Canet, puisque 8000 demandes de billets ont été faites mais que le stade Saint-Michel n’a pu en accueillir que 3500 !

 

Texte de Patrick Boudreault 

Article extrait du journal numérique de janvier 2018

Par Alexandra Salendres

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