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Portrait du mois : Raphael Carrus
Publié le 11/02/2025
« La passion n’a pas d’âge : je suis passionné depuis mes 15 ans » Raphael CARRUS.
A presque 76 ans, dont 20 ans passé à la tête du District du Tarn, Raphaël Carrus continue de partager son amour inconditionnel du football. Rencontre avec une figure occitane qui cultive simplicité, joie de vivre et sens de l’engagement. Propos recueillis par Morgane Leclercq.
Un mot sur votre parcours footballistique pour ceux qui ne vous connaissent peut-être pas ?
« J’ai démarré en jouant vers 15/16 ans au club de foot de Camarès dans le sud Aveyron, on rencontrait des équipes de l’Hérault, j’ai arrêté à 18 ans lorsque je suis rentré à la SNCF où j’étais affecté à Paris. J’ai repris le foot lorsque j’effectuais mon service militaire en Nouvelle-Calédonie où j’étais basé. De retour en France, j’ai obtenu ma mutation en gare de Carmaux dans le Tarn. Avec mon regretté ami Serge GALAUP, nous avions créé le « club des cheminots de Carmaux » car il n’existait pas de club de foot dans cette gare et on jouait en foot corpo. Jeune marié, ayant été muté en gare de Toulouse, je n’avais pas encore avoué à mon épouse que j’étais passionné de foot. J’ai attendu de prendre une licence de foot au club de Balma pour enfin le lui avouer (rires). Malheureusement, quelques mois plus tard, à la suite d’un grave accident de travail, la pratique du football en tant que joueur était terminé pour moi.
Mais alors comment êtes-vous revenu vers le monde du ballon rond ?
« Tout simplement par mes enfants, après m’être installé à Saint Sulpice, vers 6-7 ans, ils ont voulu faire du foot, or il n’y avait pas encore d’école de foot. Avec d’autres dirigeants, Olivier Babey, Gilbert Paulin, Bernard Mouton et tant d’autres dirigeants … on s’est lancé dans l’aventure.
Le mercredi après-midi, sur le terrain de foot des Terres Noires, nous encadrions les gamins. J’ai fait ça environ 3 ans. Puis, ces mêmes personnes m’ont convaincu de m’investir au sein du District du Tarn où en 1980, j’ai démarré dans l’arbitrage au niveau départemental pendant huit mois puis en tant qu’arbitre régional pendant nombreuses saisons. Par la suite on m’a confié la présidence de la CDA (Commission Départementale de l’arbitrage), cela a duré pendant 19 ans !
C’est donc une habitude de faire des longs parcours puisqu’après cela a été la présidence du district !
« Oui (rires) et pourtant, ce n’était pas du tout programmé pour durer aussi longtemps. Quand j’ai été élu en 2004, je pensais faire maximum deux ou trois mandats. Finalement, en 2024, j’ai effectué cinq mandats. Je voulais arrêter avant, mais on m’a convaincu de continuer. En revanche, je savais que cela serait vraiment le dernier mandat afin que d’autres personnes puissent préparer sereinement la suite. La nouvelle équipe du District a cependant souhaité que je continue à m’investir encore aujourd’hui dans le cadre de la Commission d’aides aux clubs., j’ai été aussi impliqué pendant de nombreuses saisons dans certaines Commissions de la Ligue, notamment à la Présidence de la Commission Régionale du Statut de l’Arbitrage. A un moment donné, j’ai même été vice-président de la Ligue sous la présidence de Michel CHARRANÇON.
J’ai toujours été motivé par trois choses : l’amour du sport, l’amour du foot et le social. »
Et votre plus grande fierté ?
« Quand j’ai été élu au BELFA (Bureau Exécutif de la Ligue du Football Amateur) de 2013 à 2017. On était la première liste élue par suite d’une réforme de la fédération. Ça a été une expérience hors-normes avec des découvertes partout en France et même à l’étranger avec un seul objectif : aider le football amateur à se développer, à grandir. Depuis 2013, je suis à la Commission Fédérale du Futsal dont j’assume actuellement la vice-présidence. »
Après toutes ces années, trouvez-vous que le football a changé ?
« Oui beaucoup. Déjà quand j’ai commencé, il n’y avait tout simplement pas d’école de foot ni de sélection avec des objectifs techniques comme on peut le voir aujourd’hui. On venait jouer avant tout pour être entre copains. Dès que maman demandait à ma sœur où j’étais, elle répondait « il est avec ses copains au terrain de foot ». Même si je comprends évidemment les évolutions actuelles, je trouve qu’il manque parfois ce supplément d’âme qui faisait qu’on était extrêmement soudé sur un terrain bien au-delà de la performance individuelle. J’ai presque le sentiment qu’aujourd’hui les équipes sont moins combatives. A l’époque, on n’avait quasi pas de dotations, des équipements parfois très sommaires, on s’en fichait, c’était simplement pour le plaisir de se retrouver. Je crois que le foot gagnerait parfois à retrouver cette simplicité-là. »